La
fille de nulle part de Jean Claude Brisseau (2013)
Note :
4/5
Critique :
Suite
à une agression, Dora (Virginie Legaey), mystérieuse et
provocatrice jeune fille vient bouleverser la vie de Michel (Jean
Claude Brisseau), grand homme solitaire, généreux et plein de
sagesse. Michel n'a qu'un seul ami, « le toubib », celui
ci ne fera que le mettre en garde sur cette nouvelle rencontre.
Mais pour cet ancien professeur de mathématiques, c'est une histoire
bien trop envoutante qui démarre. Deux personnages, qui au départ
tout opposent vont se révéler irrésistiblement attirés l'un vers
l'autre.
Les
événements vont rapidement revêtir une étrangeté particulière
et nos deux protagonistes vont se retrouver entrainés dans une ronde
mystique. Des phénomènes étranges s'invitent dans l'appartement
parisien du professeur.
Le
jeu d'acteur n'est pas fantastique, la technique limitée mais la
mise en scène et les dialogues viennent nous faire oublier ces
handicaps. Un retour au source du cinéma français avec des moyens
techniques modeste mais qui vous prennent par surprise. Une
simplicité qui relèvera ici du génie, tant par la prestance des
personnages que par le lieu qu'ils occupent, un appartement parisien
(en réalité l'appartement de Jean Claude Brisseau!), dans lequel
s'invitent les entités .
Une
relation père/fille, professeur/élève, amant/maitresse! L'aspect
fantastique s'intègre comme par « magie » au déroulement
du film.
Rigolade
avec l'au delà, naïveté de Michel parlant à ces esprits comme il
parlerait à ses élèves...
Si
Brisseau part de rien l'émotion est au rendez-vous. Un film qui
assume pleinement son identité. Rappelons qu'il a remporté Le
prix avec le léopard d'or au festival de Locarno en Août 2012.
L'entretien
avec Jean Claude Brisseau au Cameo St Sébastien (Nancy) :
Ce
n'est pas la première fois que le mysticisme est présent chez
Brisseau. Il y a toujours une allusion au surnaturel dans ses films(
Noce blanche, L'ange noir,Les anges exterminateurs) .Ces
phénomènes paranormaux font partis de son vécu.
Ce
film est atypique, mêlant fantastique et réflexion humaniste.
On
le sens, Brisseau reste nostalgique des films de la nouvelle vague,
films qui par leur modestie ont crées un mythe.
Faire
de belles choses avec peu de moyens, pari tenu pour cet ancien
professeur de français. La minutie et le soin apporté au travail de
réalisation et de mise en scène lui permette de s'inscrire dans la
continuité de la vague.
Il
reste néanmoins dubitatif pour l'avenir du cinéma et s'interroge à
propos de l'influence de la modernité sur le 7ème art.
Matérialisme, individualisme, technologie...Il reste surpris du
succès de son film.
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